La « Kinoiserie » au cœur de la langue de Voltaire…

Article : La « Kinoiserie » au cœur de la langue de Voltaire…
Crédit: Antoine Moens de Hase, via wikimedia
3 juin 2020

La « Kinoiserie » au cœur de la langue de Voltaire…

Place de la gare de kinshasa
Place de la gare de Kinshasa, © Antoine Moens de Hase, via wikimedia

Parlez-vous la langue de Molière ? A Kinshasa on sait mettre de l’ambiance dans nos mots français. On occulte la compréhension commune. C’est ça la « Kinoiserie ». Elle est à la base de plusieurs expressions typiques que personne d’autre en dehors des Kinois ne peut comprendre.

Dans cette période agitée par la Covid-19, Je vous convie de faire un voyage dans le petit florilège kinois en République démocratique du Congo. En effet, cette pérégrination va certainement vous plaire. Vous allez apprécier ce que s’est la kinoiserie et aussi découvrir les sens cachés de certaines expressions françaises.

La première plongée dans la kinoiserie nous rend « bouliste »

En effet, depuis le début de cette pandémie, plusieurs kinois ne cessent de « bouler ». Attention, notre « bouler » ne veut pas dire éconduire, mais réfléchir, penser ou inover. Tout le monde s’est lancé dans la recheche d’un remède, parceque nous on « boule » pour le bien être de l’humanité. Et, les tradipraticiens, en vrai « boulistes », ont proposé l’usage du Kongo Bololo, de ngadjadja et tout ce qui est amère pour lutter contre ce fléau à coronavirus. Vous l’avez peut être compris,  « bouliste » dérive de « bouler », ce qui désigne une personne avec la capacité à comprendre rapidement et à anticiper des situations. Ne riez pas on vient à peine de décoller pour Kinshasa.

Transit vers « l’esprit de mort » à « six-neuf »

Maintenant prenons « un esprit de mort » pour atteindre le centre ville. Malgré la réduction de passager, les « momies », à taille « bourreau », gagnent plus d’espace qu’il n’y a pas distanciation. Qui a compris ? C’est pourtant simple, « l’esprit de mort » c’est le fameux Minibus Mercedes 207 antédiluviens et déglingués, cause de nombreux cas d’accidents à Kinshasa. « Momie » non plus n’est pas à prendre au sens propre, c’est à dire les cadavres embaumés, mais « les filles ». « Boureaux » parcequ’elles sont généralement grasses.

Petit conseil, si vous avez des « feuilles » dans le porte-monnaie, pardon les dollars, prière d’en changer en francs congolais. Ne vous préoccupez pas des discussions entre « les faux têtes »(sic) et le receveur. Car en mauvais clients, ces « faux tetes », généralement fonctionnaire de l’Etat, ne paient pas le transport public. Pourtant, ils ont de bonnes têtes.

Alors que l’urgence sanitaire nous fait saigner les poches, tout kinois qui se respecte considère que la Covid-19 est une pandémie « mystique ». Pas de panique. Rien de magique, ni de spirituel. C’est juste une qualification de quelque chose ou quelqu’un d’insaisissable, d’extraordinaire que la kinoiserie nous produit.

A ne pas oublier, Kinois, on ne « coupe pas des câbles », meme pas avec un « pur », coronavirus se transmet par cette voie. Si « câbles » fait référence à la salutation par la main, « pur » signifie ami. On est au pic de la leçon.

A kinshasa, les produits pétroliers sont rares, pas à la pompe. Je vous explique. C’est du « pétrole » de voir les habitants de ma commune à masina de respecter les gestes barrières contre la Covid-19, surtout sur la distanciation sociale. Mdr, si on continue on risque de devenir « six-neuf », fou. La suite est à lire chez tv5monde.

Loin de passer la brosse à reluire, ce que je viens de vous dire n’est pas du « pétrole » à tous les échos de la capitale congolaise, ne tourner pas casaque, Si vous avez aimé, n’oubliez pas de visiter la ville des « boulistes » après le confinement. 😊😊😉

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Commentaires

luz
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Tu es bouliste cher kinois