« #RwandaIsKilling », l’hashtag congolais du moment

Article : « #RwandaIsKilling », l’hashtag congolais du moment
Crédit: freepik
14 juin 2022

« #RwandaIsKilling », l’hashtag congolais du moment

Être community manager du PSG et d’Arsenal n’est pas chose facile en ces jours. D’un côté vos publications gagnent en audience sur les réseaux sociaux parce que les Congolais visitent vos pages pour voir s’il y a une nouvelle publication sur laquelle commenter. De l’autre, l’image d’un de vos sponsors est souillée sous votre nez. Il s’agit bien du Rwanda et sa marque « Visit Rwanda » qui change en #RwandaIsKilling.

Devant les exactions commises à l’est de la RDC, les internautes sont allés en guerre médiatique contre le Rwanda qui, selon certaines sources notamment le gouvernement congolais et le conseil de sécurité, serait le parrain du groupe rebelle M-23. Le slogan « Visit Rwanda » devient l’arme du net. On peut lire en commentaire sur différentes pages qui portent la marque un détournement publicitaire énorme. « #RwandaISkilling », « Not visit Rwanda »…

Ce détournement publicitaire est également connu sous le nom de « subvertising« . Il s’agit d’une campagne de détournement qui sert habituellement à dénoncer des pratiques jugées contraires à la promesse publicitaire d’une campagne ou aux divers intérêts sociétaux que cette marque dérange. Et bien ces Congolais n’ont pas eu besoin des études en communication pour se lancer dans cette campagne qui semble réussir.

En appui à cette campagne citoyenne, l’artiste Moyengo Kadima dit M Kadima se propose de produire des visuels anti Rwanda. Quelques partagent suffisent et la campagne « Visit Rwanda » se trouve anéanti par une campagne buzz « Rwanda IS killing ». Cet artiste est derrière chaque publication de la page Facebook du PSG. Il sensibilise et invite au maximum de partage de ces œuvres.

De nombreuses marques qui soutiennent la marque « Visit Rwanda » continuent à essuyer les foudres des internautes, congolais principalement, et elles restent impuissantes devant le déferlement de critiques suite à leurs soutiens au régime de Kigali.

D’ailleurs ces critiques ne datent pas d’hier. Dès la signature de partenariat avec l’Arsenal, certaines voix se sont levées pour dénoncer cette campagne qui selon le Sun, tabloïd anglais, serait l’appui du «tyran» Paul Kagame, alors que dans son pays «les orphelins sont si pauvres qu’ils ne peuvent s’offrir un ballon pour jouer au foot»!

#RwandaISkilling et notre crainte aujourd’hui

La haine gagne du terrain et c’est dangereux pour le vivre ensemble. Dans sa politique, le réseau social Facebook appelle toujours ces milliers d’utilisateurs à la bienveillance, ce qui d’ailleurs est déjà rappelé dans la « Déclaration des droits et responsabilités » faisant office de conditions générales d’utilisation de ce réseau social : « Article 3-7 : Vous ne publierez pas de contenus incitant à la haine ou à la violence, menaçants, à caractère pornographique ou contenant de la nudité ou de la violence gratuite. » Malheureusement le constat est autre. Cette campagne citoyenne vire petit à petit à la haine xénophobe dans tous les sens. Le virus de la guerre Kigali et Kinshasa plane. Les habitants de ces pays voisins s’entredechirent en ligne. En effet, s’il y a une nationalité à risque ces jours-ci, c’est bien celle d’un Rwandais à Kinshasa et/ou d’un Congolais à Kigali.

Ben Lovua
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