l’Afrique prospère reste encore possible ?

Article : l’Afrique prospère reste encore possible ?
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23 mai 2020

l’Afrique prospère reste encore possible ?

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« Carte d’autrefois, carte coloniale » by Jeanne Menjoulet is licensed under CC BY-ND 2.0

L’Afrique a une réalité sombre qu’à un moment on se demande ce qu’on a fait au bon Dieu pour mériter ça. Entre les images dramatiques de migrations, des enfants affamés du Sahel, de terrorisme ici et là, ou encore de l’actuelle pandémie de covid-19, l’étau serait-il entrain de se resserrer autour de l’avenir du berceau de l’humanité ?

En ce 25 mai, journée de l’Afrique, il semble nécessaire de faire la clarté sur tout cela. Sur les idées reçues et les solutions à entrevoir pour un Afrique fort. Toutefois, ce billet n’apporte, en fait, aucune vérité définitive. Les éléments partiels que nous proposons, permettent au lecteur de construire sa propre vision du futur.

En effet, l’histoire de ce continent prouve que la naissance des Etats africains était dans la majeure partie catastrophique. En 1956, Antoine Van Bilsen avait ainsi publié un « plan de 30 ans pour l’émancipation de l’Afrique ». Malheureusement, ce projet qui plaçait l’indépendance à un si long délai tombe caduque. L’élite montante en a décrié. Pourtant, les faits donnent raison au professeur flamand. Il fallait attendre encore un peu.

L’Afrique, soixante ans après

Soixante ans après, malgré quelques progrès timides, le processus démocratique reste un peu partout fragile. Une certaine stagnation s’observe dans un grand nombre d’États, soumis à l’instabilité politique et aux difficultés économiques. L’ironie du sort, la corruption caracole partout.

En outre, les éternels conflits post-électoraux, des partis politiques aux contours ethniques et régionalistes qui se grippent. Voilà le tableau que nous dresse la fameuse élite dirigeante. C’est donc ça l’héritage de la décolonisation ?

Néanmoins, il faut donc rester circonspect quant au paysage apocalyptique que dressent certains commentateurs sur la situation de l’Afrique.

En 1965, Hegel disait que, « l’Afrique, aussi loin que remonte l’histoire, est restée fermée, sans lien avec le reste du monde ; …nous voyons l’homme dans un état de barbarie et de sauvagerie qui l’empêche encore de faire partie intégrante de la civilisation. ».

Sommes-nous si barbares que ça ? L’histoire prouve que l’Africain a une dignité qu’il défend toujours avec fierté. Par ailleurs, le tribalisme qui entoure ses actions fait de ce continent un vaste champ de bataille. C’est dans l’horreur que les politiques se dotent un degré d’humanité. Malheureusement, « …Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès », disait Sarkozy.

Soixante ans après, l’Africain a toujours la main tendue. «Tant que les lions n’auront pas leurs historiens, les récits de chasse tourneront toujours à la gloire des chasseurs ». Il suffit de remplacer dans ce proverbe africain les « historiens » par les économistes responsables, « chasse » par dettes et « chasseurs » par occidentaux. On obtient l’histoire de la formidable épopée des institutions de Bretton woods sur l’historique dette des « lions » de l’Afrique. Sans ambages, l’endettement des pays deviendra encore très lourd faute d’un développement économique harmonieux.

Sincèrement, depuis belle lurette, l’Afrique nous blesse de partout, nous brûle de partout et nous baffe de partout.

La prospérité est possible

Pour se développer, l’Afrique devra-t-elle forcément suivre la même trajectoire que l’Occident ? « L’Afrique est en retard sur le reste du monde, mais cela représente paradoxalement un avantage pour la région : elle aborde différemment son développement, et a déjà entrepris de sauter des étapes pour accélérer son rattrapage », explique Ludovic Subran, Chef économiste d’Euler Hermes.

Par ailleurs, l’équipe FINACTU voit dans l’actuelle crise à la fois sanitaire et économique une occasion de mesurer le rôle formidable des investisseurs institutionnels, au premier rang desquels les caisses de sécurité sociale, dans le soutien à l’économie face aux conséquences négatives de la crise. c’est ça aussi la solidarité africaine.

Il est temps d’agir

Les discours fleuve des dirigeants africains restent sans effets. Ils se présentent en anges, pour finir persécuteurs, une fois le pouvoir en poche. l’Afrique a besoin des hommes forts pour être prospère. Il mérite des bons parleurs et des bons faiseurs. Ainsi, cette journée de l’Afrique devrait être l’occasion pour chaque pays de favoriser le rapprochement entre les peuples africains. Comment développerons nous l’unité quand l’autre est présenté comme un loup-garou ? Il faut que ça change.

À l’heure actuelle, la raison dans l’histoire devrait stimuler touts les amis de l’Afrique de ne pas négliger ce continent. Ce serait une grande erreur.

LE DÉBAT CONTINUE ? ICI ?

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