Il y a beaucoup de bonheur à donner…

Article : Il y a beaucoup de bonheur à donner…
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29 mai 2020

Il y a beaucoup de bonheur à donner…

Enfant-donner- désœuvrés
Enfant qui partage avec les désœuvrés – © Avec l’aimable autorisation de Chika Onuu, via @chikaonuu

L’image qui accompagne cette publication exprime tout ce que j’avais à écrire ce matin. Elle se suffit. Un mot la caractérise, donner. J’en ai vu chez Steve Mbuyi avec un message puissant en appui: « Le partage est un geste d’enfant. Les enfants partagent sans se soucier d’eux. Pour eux, c’est le geste, même si ils doivent manquer après, pourvu qu’ils offrent. Puissions nous partager à coeur d’enfant ».

Chika Onuu, ce jeune photographe nigériane, auteur de cette lucide image, immortalise la gentillesse, le partage, la capacité de donner. Cette langue comprise de tous n’a pas besoin d’interprétation.

Ce matin je me souviens de ses enfants qui mangent au taux du jour. Vous comprenez ce que ça veut dire ? Euh ben, les kinois savent exactement ce à quoi je fais allusion. Laissez-moi vous faire vivre cette univers, ne fusse qu’à la marge.

Qui ne mendie pas, ne mange pas non plus

C’est exactement au mois de mai 2017 que j’ai effectué mon premier stage académique. Pendant que le lit me réclamait, en pleine saison sèche, je devais me réveiller, me laver, me couvrir contre le froid et sortir.

Mon taxi roulait depuis un temps que je me suis permis un bon sieste. Soudain, comme dans un rêve, j’écoute une voix, celle d’une gamine. « Yaya sunga biso, toza na nzala » – « Aide-nous grand frère, on a faim ». Je pouvais bien la voir de l’autre côté du vitre, tenant sa maman aveugle par la main. A peine 11 ans, elle est déjà initiée à la mendicité. Quand j’imagine le risque qu’elle court entre ces véhicules conduits par des chauffards, je pleure.

En fait, il est fréquent de voir les personnes qui tendent le chapeau dans le centre-ville de Kinshasa. Au moindre feu rouge, ils envahissent la chaussée demandant aumône aux coeurs compatissants. Parmi les mendiants se retrouvent des personnes vivant avec handicap, accompagnées généralement des enfants, les leur peut-être.

Nombreux sont ces mendiants qui vivent dans la crainte des agents de la police car, cette pratique est vivement découragée par les autorités. Néanmoins, c’est bien d’en interdire, mais pour quelle fin ?

Alors que la pandémie de coronavirus frappe, je m’imagine ce qu’ils sont devenus. Quand tout le monde se confine, et eux ? Les victimes de la Covid-19 ne sont donc pas seulement les riche, ni les pauvres mais aussi les plus pauvres de tous.

Nous devons agir…

Dans les grands centre-urbain, la mendicité sur les trottoirs est devenue une profession. Au grand dam des autorités et des services des affaires sociales qui ne savent pas assister ces désœuvrés. Devons-nous laisser ses désœuvrés à la seule charge de l’État ?

Non. Il ne faut pas attendre les festivités de fin d’année pour donner le sourire aux autres. C’est maintenant le temps d’agir.

Retenons que, celui qui emploie ses biens, ses capacités et son temps pour aider ses semblables acquiert une meilleure conception des choses. Non seulement qu’il savoure la joie de donner, mais aussi crée le bonheur de recevoir.

La lecture de ce billet nous engage à une œuvre, celle de donner. Vous ne serez probablement pas devant un enfant qui mendie, ou un aveugle qui demande de l’aide, cependant, autour de vous, « il y a [toujours] un pauvre le plus pauvre qu’un pauvre peut aider ». Agissons !

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Commentaires

Michel
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Un article correcte. Chacun d'entre nous doit cultiver "l'ubuntu" sud africain, le vivre ensemble.?

Benjamin Lovua
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Merci beaucoup Michel, l'ubuntu sud africain c'est un concept que j'apprécie aussi. Si seulement tout le monde pouvait en comprendre. Je me joins aussi à la règle d'or qui consiste à "faire aux autres ce que l'on souhaite qu'il fasse pour nous"_

luz
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"Il ne faut pas attendre les festivités de fin d’année pour donner le sourire". cette phrase m'a beaucoup touchée

Benjamin Lovua
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Merci